Zarno Fantasy
En (re)construction !
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Sine Die 24 décembre 2018

Un jour qu’il traversait hagard les rivages secrets des bois interdits, laissant perdre son regard dans les restes de sa mélancolie, Keltia découvrit le reflet onirique d’un être fantasmagorique au visage et aux formes angéliques.
 
Je ne te vois pas, lui dit-elle, mais parle moi je t’en prie, je suis seule dans un rêve qui ne connait pas le répit.
 
Elle lui parla aussi bien d’elle, qu’il lui parla de lui, une conversation irréelle, comme un chant interdit.
Elle lui dit ses erreurs, et puis ses heurts et son effroi, expurgeant son malheur, durant des heures, il l’écouta. Elle lui parlait de passion aussi, lui faisant perdre la tête, lui qui n’avait jamais réussi, à faire de l’amour une fête.
 
Alors qu’au fil du jour leurs cœurs s’accordaient, comme si depuis toujours, ils se connaissaient, une idée folle et saugrenue, comme une évidence apparue :
« Viens à moi chevalier, voici le chemin, je veux te voir maintenant. »
 
L’avait-il mérité ? Il le savait bien, il n’était qu’un vil manant.
 
Alors la forme s’évapora, laissant place à un bel escalier, apeuré mais fier il l’emprunta, s’autorisant enfin à rêver.
Il entra dans une pièce, au milieu trônait un lit, allongée sa belle hôtesse, se tenait comme endormie.
C’était bien elle et elle était si jolie, un ange sans aile au goût du paradis.
 
Alors doucement il se glissa sous les draps, délicatement il l’entoura de son bras.
Elle ouvrit doucement les yeux comme un miroir sur le merveilleux, il la senti contre lui se blottir, un peu plus fort, elle semblait chercher à se souvenir, avec effort.
Il voulu chercher la chaleur, peut-être caresser sa peau, mais c’est d’une froide raideur qu’elle réagit à son assaut.
Puis elle se retourna, lui présentant son dos, et d’un air grave et las, lui tint ces quelques mots :
 
« Votre aura m’aura touchée, mais votre corps est fané. Peut-être serez vous mon ami, mais jamais mon amant, certainement pas dans cette vie, surement pas maintenant. »
 
Keltia s’enfuit triste et fort amer, bien qu’il se garda d’en avoir l’air, revenant sur ses pas, oubliant sa présomption, d’avoir cru cette fois, au désir d’une communion.
 
Son fantôme endormi au si doux visage, rappelait bien plus que de raison, qu’en termes d’amours et de passions, l’espoir s’évanoui toujours en mirage.
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L’atelier du néant 17 décembre 2018

J’ai perdu ma plume d’eau, j’ai perdu mon amour,

Au-delà des échos, au point de non retour.

J’avais cru un instant retrouver en ton cœur

Les rêves sans néant de la rive d’une autre heure.

 

J’ai voulu immortelle cette idylle si belle,

Mais c’était sans compter les fantômes passés,

Une vie façonnée à partir de passions,

Mais l’espoir décimé par la désillusion.

 

« Pourquoi toi » m’as-tu dit quand les larmes ont coulées,

D’avoir alors perdu la douceur de tes yeux.

Pourquoi donc ai-je trahie celles voulant m’aimer,

J’avais pourtant reçu un don digne des cieux.

 

Je me donne au destin le soin de réparer

Ce qu’un soir de chagrin a voulu terrasser,

Par ma condamnation à jamais espérer

L’impossible pardon de mon amour d’été.

Zarno

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Catégories: Poèmes