Il était un forestier, qui avait planté sa forêt. Son premier arbre, il se l’était dédié, mais il avait si mal poussé qu’il en était devenu tordu et laid. Avec le temps, l’arbre était devenu grand et ses feuilles couvraient les autres jeunes pousses des terribles rayons du soleil et les préservaient des dangers venus du ciel. Ces autres pousses, ces autres arbustes avaient chacun été plantés en mémoire d’une personne chère au forestier et formaient une forêt entièrement protégée par les hauteurs du premier arbre devenu vieux, tordu et immense.
Vint un jour où le forestier se sentit tellement déçu et trompé par ses compagnons à qui il donnait autant d’importance qu’à ses arbres, qu’il décida de vivre seul, loin de ces ingrats. Il s’éloigna de son village et s’installa dans sa hutte près de sa forêt. Chaque jour qu’il s’y promenait il voyait ce grand arbre tordu qui était le sien, protéger les autres plantes de sa forêt qui, comme ses amis, ne pouvaient voir assez haut pour se rendre compte de ce qui les préservait et les maintenait en vie.
Une nuit, s’en fut trop. Ceux qui avaient tout d’abord tenté de le rassurer, avaient abandonnés et aucun autre ne semblait encore se soucier de son existence.
La pluie était glacée malgré les douceurs de l’été, et le forestier qui ne dormait plus, de haillons à peine vêtu, accourut dans son grenier trouver cet objet oublié. Il ne s’en servait jamais de peur de faire mal aux arbres mais si bien aiguisée elle serait son ultime arme.
Il se dirigea violemment hors de sa maison, dans sa rage, démesurée de toute passion, et s’en alla dans sa forêt apaiser tous leurs méfaits.
Pendant qu’il marchait, hache à la main, vers des cyprès et quelques pins, son cri de défit, seul dans le vent, semblait infini, face aux éléments.
Il criait sa rage, il criait sa haine quand un sourd orage lui rappela ses peines.
Il criait toujours ses amours détruis, quand quelque foudre apparut en grand bruit. Mais rien ne lui faisait peur, même les éclairs, leur lueur, n’apaiseraient pas sa colère, plus violente que celle du ciel. Il croisait tous ces arbres qu’autrefois avec amour il plantait, mais de tout cela il se moquait car bientôt sa rancœur les détruirait.
Enfin il arriva, au beau milieu du bois, face à face avec son arbre, laid et tordu mais si grand de toutes ses vertus. Il sembla pleurer malgré la pluie et lui prononcer quelques mots comme à un ami, puis baissant les yeux en s’excusant, il frappa violemment de son tranchant.
Le premier assaut était lancé et toujours il criait, frappant dans le dos comme un lâche, empoignant de toutes ses forces sa hache. Il criait les noms de ceux qu’il enverrait aux cieux, il leur parlait comme à des enfants pendant que sa lame sifflait au vent. Il coupait son arbre, maître de la forêt, pour lui comme une âme dont il se détacherait. Toujours il pleurait quand la pluie redoubla, son cœur s’emballait, mais ne fléchissait pas.
Enfin accompli de son ouvrage, sous les hurlements de l’orage, alors que l’arbre tombait, sous son ombre il se précipita, pour l’accueillir ouvrant les bras, quand dans son dernier cri insensé, sur lui l’arbre était tombé. Seul un dernier grondement annonça son trépas, en quelques instants la tempête se dissipa et les étoiles de l’été apparurent, annonçant les lendemains de chagrin.
Personne ne se souciait du sort du pauvre forestier, mais de la chaleur du soleil on s’inquiétait. Un voyageur égaré se perdit en randonnée et découvrit la forêt calcinée : le soleil de ses rayons avait brûlé les arbres qui n’étaient plus protégés. Le voyageur effaré retrouva le corps du forestier, intact malgré ces nuits sans abris, sous son arbre, enlacé, il souriait comme apaisé : sa colère était vengée. L’arbre quant à lui n’avait pas souffert du soleil et restait étrangement humide de la nuit du suicide. Courant au village pour annoncer le drame, le voyageur ne trouva que cadavres : chaque habitant avait été consumé cette même nuit d’été.
Le forestier 19 juillet 2017
Reine de l’amour du monde 6 juillet 2017
J’ai eu peur que l’amour, naissant dans mes yeux, ne connaisse le retour, escompté merveilleux.
Et moi pourtant, tout ce que j’attends, c’est de t’apercevoir au coin de la rue, saluant mon cœur si ému. Viens à moi ma princesse d’ange, que nos deux vies se mélangent, viens à moi pour l’éternité, savoir comme je peux t’aimer.
Tu as su rallumer dans mes yeux l’étincelle, comme un ange venu du paradis, tu sauras m’emmener jusqu’au ciel, et satisfaire toutes nos envies. Je crois en ton amour comme la nuit croit au jour, mais les larmes dans leur transparence, ne savent adoucir ton absence.
Prend ma main et ne la lâche jamais, prend mon cœur au cas où il s’égarerait, prend la vie comme tu cueillerais une fleur, car la mienne n’est rien sans ton bonheur.
Je rêvais déjà de toi dans les cris de l’émoi, il y a quelques années, quand tu refusais d’être aimée, tu étais déjà ma perfection, et l’objet de ma déraison. Il y a peu tu es revenue, par les hommes si déçue, que tu ne voulais pas croire, qu’il résidait un espoir. Mais tu n’as pas choisi, il suffit d’une seule nuit pour que le sort de ton destin soit piqué comme le mien.
Flèche d’amour et de passion, mon cœur t’offre toute dévotion, reine de la soif de ma vénération impie, tu sais être la femme qui comblera ma vie. J’arracherais mon cœur et ferais couler mon sang si cela pouvait apaiser ton tourment, je vendrais mon âme et brûlerais les enfers, les inondant de mes larmes, suffoquant de poussière, si cela pouvait au mieux, t’impressionner un petit peu.
J’aplatirais la Terre pour qu’elle ne tourne plus, et qu’en ton cœur l’hiver, ne s’abatte plus, j’envelopperai l’univers d’un joli ruban, pour qu’il soit plus vert sous ton commandement, et si Celui que certains nomment Dieu existe, je Lui ordonnerai de n’être dans ton royaume qu’un Bouffon Trapéziste. Il se pliera devant ta beauté comme si à Sa Création tu l’avais volée, Il s’émerveillera de la transcendance de ton aura, et jalousera ta perfection, dépassant Ses propres perceptions. Mais si Celui qui se nomme Créateur, ose te soumettre à la Terreur, sache que sur le trône, non loin de toi, je suis celui qui prône ta nouvelle loi. Je Le briserai entre mes mains, comme le Tueur de jolis desseins, je réécrirai Son monde pour le faire à ton image, ancienne chose immonde, soit disant l’œuvre d’un Sage.
Et si je n’ai le besoin d’aller si loin pour te satisfaire, si ma seule présence suffit à te plaire, si mon cœur est assez grand, pour combler en toi le néant, alors je t’offrirai le plus beau des diadèmes, tout simplement parce que je t’aime.
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