Sine Die 24 décembre 2018
L’atelier du néant 17 décembre 2018
J’ai perdu ma plume d’eau, j’ai perdu mon amour,
Au-delà des échos, au point de non retour.
J’avais cru un instant retrouver en ton cœur
Les rêves sans néant de la rive d’une autre heure.
J’ai voulu immortelle cette idylle si belle,
Mais c’était sans compter les fantômes passés,
Une vie façonnée à partir de passions,
Mais l’espoir décimé par la désillusion.
« Pourquoi toi » m’as-tu dit quand les larmes ont coulées,
D’avoir alors perdu la douceur de tes yeux.
Pourquoi donc ai-je trahie celles voulant m’aimer,
J’avais pourtant reçu un don digne des cieux.
Je me donne au destin le soin de réparer
Ce qu’un soir de chagrin a voulu terrasser,
Par ma condamnation à jamais espérer
L’impossible pardon de mon amour d’été.
Zarno
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Lithia
Lithia s’imagine en héroïne d’antan,
Lithia s’enferme en elle et s’en va en rêvant.
S’égarant entre mille et une pages,
A travers les temps, les mondes et les âges,
Elle déroule la tapisserie,
De son voyage au bout de la nuit.
Si dans les songes de ses grèves astrales,
Elle se voit femme d’une terre si centrale,
C’est qu’elle sait dans son habile esprit,
Reprendre le dogme d’une autre mythologie.
Mais je l’ai rencontrée,
Dans notre réalité.
Elle m’a trouvé et m’a choisi,
Lisant en moi un nouveau roman,
Me confiant toute son envie,
De faire de moi son amant.
Brulant d’espoir et d’espérance,
Quand vint le soir de délivrance,
Les visions d’avenir déjà échangées,
Comme un désir, de tout partager.
Alors main dans la main,
On s’habitue l’un à l’autre,
A suivre ce chemin,
Faire de la route nôtre.
Celle sans embuscade ni danger,
Celle qui devait nous retenir,
Pour créer ensemble un avenir,
Unique et fol espoir de mille étés.
Mais à nouveau comme à chaque fois,
C’est bien trop tôt que Lithia s’en va.
Un instant était-elle,
Rayonnante sans pareil,
Pour après sans prévenir,
Fermer les yeux et s’enfuir.
Lithia a peur de l’amour,
Des fantômes du passé,
Alors elle va sans détour,
Se remettre à rêver.
Lithia sait pourtant que son silence,
N’engendre pas le mien,
Que l’amour n’est pas une science,
Mais l’affaire du destin.
Lithia sait aussi réveiller les souvenirs,
Aux effluves de bois, de marc et de papier,
Ceux qui promettaient la douceur des avenirs,
La passion d’un rêve par l’écueil consumé.
Mais Lithia incessante,
S’en vient et puis s’en va,
Rotation permanente,
Entre son cœur et puis moi.
Mais j’ai promis et je le promettrai encore,
Que mon destin épousera le sien,
J’ai lu en elle que le temps viendra alors,
Où sa route couvrira mon chemin.
Comme il me faut à présent attendre,
De sa passion sans turpitude,
Je n’ai pour elle plus qu’un rêve tendre,
Et de l’amour la certitude.
Zarno
Aucun commentaire sur LithiaDésillusion 2 mai 2018
Elle se trouvait si laide mais si belle au fond d’elle, que la vie l’empêchait de trouver le repos. Elle s’envolait sans aide, sur une aile d’aquarelle, mais son cœur à jamais se chargeait de fardeaux.
Ses yeux se mouillant de l’arrogance du tyran, elle ne croit plus en sa valeur et son orgueil se meurt. Se réfugiant dans son lit, mais courtisée dans un autre, c’est trop tard qu’elle comprit, que son Judas n’était apôtre.
Ensorcelant ses désirs, abusant de ses doutes, il la voulait pour lui.
Puis la faisant souffrir, et dévier de sa route, une passion d’agonie.
Mais elle est mon amie, ma douce et tendre embellie, celle qui jour après jour me fait sourire d’amour.
Alors quand son âme se perd, que son cœur s’accélère, quand ses larmes se noient et que vit son émoi, je pleure aussi.
Alors quand un vil ignoble, lui vole ses passions, que son regard si noble se voile de frissons, j’ai froid aussi.
Si mes bras savaient seulement t’apporter une caresse, si ma voix pouvait aussi assoupir ta détresse, je ne pourrais être que fier, d’être ton servant, moi ton frère. Si mes mots avaient le pouvoir, d’assécher ton regard, je voudrais être ton phare, te guidant dans le noir.
Laisse moi prendre ta main, te montrer un été, une jolie accalmie, et sur d’autres chemins, te laisser t’accorder, un peu de paradis.
Je voudrais te voir sourire, et la vie te le rendre, et puis entendre ce rire, qui embrase les cendres, te prouver que je t’aime, aussi fort que ton âme est jolie, et risquer l’anathème, de t’offrir le plus beau de ma vie.
Messine et Keltia 19 octobre 2017
Le roi avait appelé au château, tous les chevaliers du royaume, mandant à son héraut, le plus noble des heaumes. La princesse Messine était portée disparue, depuis trois lunes aucune âme ne l’avait aperçue.
On la disait adepte d’une nouvelle religion, à qui elle offrait prières et dévotions, on alla voir le prêtre, soumettant la question, mais il resta muet jusqu’à son exécution.
Le seigneur de Keltia fut désigné pour cette quête, trouver la princesse où qu’elle se fut cachée, dévoué et volontaire, présenté loin en tête, il fit la promesse de bientôt la trouver.
Son voyage connu mille périples, batailles et découragements, mais ne se laissait pas abattre pour tenir son serment.
Enfin dans la forêt maudite il s’aventura, comme guidé par le mal qui régnait en ces lieux, il savait qu’au bout de ses pas, se découvrirait un visage merveilleux. Au centre du bois s’érigeait, comme venu de l’enfer, un gigantesque arbre effeuillé, qui semblait millénaire. Emprisonnée dans ses branches pleines de ronces, la princesse Messine observait l’arbre mort, elle semblait chercher des réponses mais avait oublié son corps.
Keltia téméraire s’approcha mais au bout de quelques pas, l’arbre magnifique s’anima.
Semblant ignorer le chevalier, les branches enserrèrent la princesse, les ronces se glissaient sous sa robe, s’immisçant en elle pour la posséder davantage, l’écarlate teintait de toute part le vêtement de la jeune femme.
Le chevalier, remplit d’effroi par cette tragédie, se précipita pour mettre fin à l’ignominie.
Messine détourna un instant son regard, et intima d’un geste à Keltia de s’arrêter.
« Ne t’approche pas chevalier, cet arbre est mon aimé ». La princesse souriait de béatitude, mais les larmes dans ses yeux révélaient son cœur douloureux.
C’est l’arbre à présent qui prit la parole, comme pour aggraver cette situation folle.
« Ne t’approche pas t’a-t-elle dit, ou tu le paieras de ta vie. T’opposer à moi serait t’opposer à l’univers tout entier, je suis un et je suis tout, je suis le monde, je suis partout, de la planète, je suis le prophète et ma volonté ici bas doit te servir de loi. »
De toute part autour du chevalier, des racines sortaient de terre, comme des dards acérés qui s’en prenaient à lui.
L’arbre maudit renforçait son étreinte sur la belle qui pourtant continuait à lui sourire, elle était comme empoisonnée par les épines qui endormaient sa volonté.
Keltia sortit sa lame et de toutes ses forces combattit l’arbre maudit. Pris de furie devant le sort réservé à la princesse, il usa de tout son courage pour l’enlever à l’agonie.
Au prix d’une rage sans limite, il parvint à se défaire de son ennemi. La forêt, comme soulagée de cette disparition, se mit à bruisser doucement. Le ciel s’obscurcit peu à peu et la foudre se mit à s’abattre sur ce qui restait de l’arbre empoisonné.
Keltia libéra Messine et la pris dans ses bras. La jeune femme semblait maintenant soulagée et lui souriait malgré le peu de forces qui lui restait. Et alors que la pluie se mit à tomber pour éteindre le funeste bûcher, les larmes de la princesse se mirent à nouveau à couler : elle avait perdu son aimé.
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Feu et glace 6 août 2017
Voyageant dans l’austère chemin de ma vie, je les ai rencontrées.
Deux femmes endeuillées, deux sœurs fanées, et par la douleur éprouvées.
Dos à dos le regard perdu dans leurs horizons, elles partageaient la même mélancolie.
Diminuées par les combats de leurs passions, elles devaient mener un plus grand défi.
Des deux la plus âgée, semblait entourée d’un vent glacé. Ses yeux étaient vides de toute émotion, mais ses mains trahissaient son malaise, son impuissance face à la situation, et les larmes de glace gelées sur sa peau ne cachaient rien de sa rancœur destinée au Très Haut.
La plus jeune voyait son aura enflammée, écarlate et tempétueuse. Ses yeux marquaient la colère, lourde et dangereuse, et ses mains crispées par le chagrin cherchaient en vain une prise sur le destin. Mais cette force apparente n’était qu’un leur face à l’immensité de ses peurs, et les larmes en perles coulaient las d’une injustice perpétuelle.
Ainsi partageaient-elles le même combat, le défi à la mort, tremblaient de tout leurs corps, cherchant désespérément une réponse à leurs tourments. Ainsi regardaient-elles vers l’au-delà, à travers les aurores, pour maigre réconfort, trouvant au cœur du parent l’éternel soulagement.
Je me suis approché, ne sachant si elles me voyaient, je voulais les consoler, les ramener face à la vie, mais était-ce là ma place, entre le feu et la glace ? Pouvais-je soulager par des mots ce qui ne peut être réparé ? Pouvais-je effleurer leur peau sans peur de les troubler ?
Je pris enfin leurs mains et elles se retournèrent, les yeux plein de chagrin elles me remarquèrent, puis d’un premier pas prudent, je les tins plus fermement. Alors chemin faisant je les emmenais, reprendre la route de la destinée, car si rien ne peut être oublié, guérir ne se fait pas sans avancer.
Et c’est en silence que je fis le serment, pour que ma présence s’en porte le garant :
Qu’elles vivent ces souffrances, jamais je ne m’y résoudrai, et de tous les malheurs, je protégerai ces sœurs, je serai leur assurance pour un peu de félicité.
Aucun commentaire sur Feu et glaceLe forestier 19 juillet 2017
Il était un forestier, qui avait planté sa forêt. Son premier arbre, il se l’était dédié, mais il avait si mal poussé qu’il en était devenu tordu et laid. Avec le temps, l’arbre était devenu grand et ses feuilles couvraient les autres jeunes pousses des terribles rayons du soleil et les préservaient des dangers venus du ciel. Ces autres pousses, ces autres arbustes avaient chacun été plantés en mémoire d’une personne chère au forestier et formaient une forêt entièrement protégée par les hauteurs du premier arbre devenu vieux, tordu et immense.
Vint un jour où le forestier se sentit tellement déçu et trompé par ses compagnons à qui il donnait autant d’importance qu’à ses arbres, qu’il décida de vivre seul, loin de ces ingrats. Il s’éloigna de son village et s’installa dans sa hutte près de sa forêt. Chaque jour qu’il s’y promenait il voyait ce grand arbre tordu qui était le sien, protéger les autres plantes de sa forêt qui, comme ses amis, ne pouvaient voir assez haut pour se rendre compte de ce qui les préservait et les maintenait en vie.
Une nuit, s’en fut trop. Ceux qui avaient tout d’abord tenté de le rassurer, avaient abandonnés et aucun autre ne semblait encore se soucier de son existence.
La pluie était glacée malgré les douceurs de l’été, et le forestier qui ne dormait plus, de haillons à peine vêtu, accourut dans son grenier trouver cet objet oublié. Il ne s’en servait jamais de peur de faire mal aux arbres mais si bien aiguisée elle serait son ultime arme.
Il se dirigea violemment hors de sa maison, dans sa rage, démesurée de toute passion, et s’en alla dans sa forêt apaiser tous leurs méfaits.
Pendant qu’il marchait, hache à la main, vers des cyprès et quelques pins, son cri de défit, seul dans le vent, semblait infini, face aux éléments.
Il criait sa rage, il criait sa haine quand un sourd orage lui rappela ses peines.
Il criait toujours ses amours détruis, quand quelque foudre apparut en grand bruit. Mais rien ne lui faisait peur, même les éclairs, leur lueur, n’apaiseraient pas sa colère, plus violente que celle du ciel. Il croisait tous ces arbres qu’autrefois avec amour il plantait, mais de tout cela il se moquait car bientôt sa rancœur les détruirait.
Enfin il arriva, au beau milieu du bois, face à face avec son arbre, laid et tordu mais si grand de toutes ses vertus. Il sembla pleurer malgré la pluie et lui prononcer quelques mots comme à un ami, puis baissant les yeux en s’excusant, il frappa violemment de son tranchant.
Le premier assaut était lancé et toujours il criait, frappant dans le dos comme un lâche, empoignant de toutes ses forces sa hache. Il criait les noms de ceux qu’il enverrait aux cieux, il leur parlait comme à des enfants pendant que sa lame sifflait au vent. Il coupait son arbre, maître de la forêt, pour lui comme une âme dont il se détacherait. Toujours il pleurait quand la pluie redoubla, son cœur s’emballait, mais ne fléchissait pas.
Enfin accompli de son ouvrage, sous les hurlements de l’orage, alors que l’arbre tombait, sous son ombre il se précipita, pour l’accueillir ouvrant les bras, quand dans son dernier cri insensé, sur lui l’arbre était tombé. Seul un dernier grondement annonça son trépas, en quelques instants la tempête se dissipa et les étoiles de l’été apparurent, annonçant les lendemains de chagrin.
Personne ne se souciait du sort du pauvre forestier, mais de la chaleur du soleil on s’inquiétait. Un voyageur égaré se perdit en randonnée et découvrit la forêt calcinée : le soleil de ses rayons avait brûlé les arbres qui n’étaient plus protégés. Le voyageur effaré retrouva le corps du forestier, intact malgré ces nuits sans abris, sous son arbre, enlacé, il souriait comme apaisé : sa colère était vengée. L’arbre quant à lui n’avait pas souffert du soleil et restait étrangement humide de la nuit du suicide. Courant au village pour annoncer le drame, le voyageur ne trouva que cadavres : chaque habitant avait été consumé cette même nuit d’été.
Reine de l’amour du monde 6 juillet 2017
J’ai eu peur que l’amour, naissant dans mes yeux, ne connaisse le retour, escompté merveilleux.
Et moi pourtant, tout ce que j’attends, c’est de t’apercevoir au coin de la rue, saluant mon cœur si ému. Viens à moi ma princesse d’ange, que nos deux vies se mélangent, viens à moi pour l’éternité, savoir comme je peux t’aimer.
Tu as su rallumer dans mes yeux l’étincelle, comme un ange venu du paradis, tu sauras m’emmener jusqu’au ciel, et satisfaire toutes nos envies. Je crois en ton amour comme la nuit croit au jour, mais les larmes dans leur transparence, ne savent adoucir ton absence.
Prend ma main et ne la lâche jamais, prend mon cœur au cas où il s’égarerait, prend la vie comme tu cueillerais une fleur, car la mienne n’est rien sans ton bonheur.
Je rêvais déjà de toi dans les cris de l’émoi, il y a quelques années, quand tu refusais d’être aimée, tu étais déjà ma perfection, et l’objet de ma déraison. Il y a peu tu es revenue, par les hommes si déçue, que tu ne voulais pas croire, qu’il résidait un espoir. Mais tu n’as pas choisi, il suffit d’une seule nuit pour que le sort de ton destin soit piqué comme le mien.
Flèche d’amour et de passion, mon cœur t’offre toute dévotion, reine de la soif de ma vénération impie, tu sais être la femme qui comblera ma vie. J’arracherais mon cœur et ferais couler mon sang si cela pouvait apaiser ton tourment, je vendrais mon âme et brûlerais les enfers, les inondant de mes larmes, suffoquant de poussière, si cela pouvait au mieux, t’impressionner un petit peu.
J’aplatirais la Terre pour qu’elle ne tourne plus, et qu’en ton cœur l’hiver, ne s’abatte plus, j’envelopperai l’univers d’un joli ruban, pour qu’il soit plus vert sous ton commandement, et si Celui que certains nomment Dieu existe, je Lui ordonnerai de n’être dans ton royaume qu’un Bouffon Trapéziste. Il se pliera devant ta beauté comme si à Sa Création tu l’avais volée, Il s’émerveillera de la transcendance de ton aura, et jalousera ta perfection, dépassant Ses propres perceptions. Mais si Celui qui se nomme Créateur, ose te soumettre à la Terreur, sache que sur le trône, non loin de toi, je suis celui qui prône ta nouvelle loi. Je Le briserai entre mes mains, comme le Tueur de jolis desseins, je réécrirai Son monde pour le faire à ton image, ancienne chose immonde, soit disant l’œuvre d’un Sage.
Et si je n’ai le besoin d’aller si loin pour te satisfaire, si ma seule présence suffit à te plaire, si mon cœur est assez grand, pour combler en toi le néant, alors je t’offrirai le plus beau des diadèmes, tout simplement parce que je t’aime.
Aucun commentaire sur Reine de l’amour du mondeHistoire d’Eau 3 : Légende et destinée 24 juin 2017
Soufflant et haletant, dans la mémoire des anciens condamnés, il pleurait sur les pas de ceux qui forgèrent sa destinée, se racontant comment on lui avait appris, l’histoire de ce couple d’enfants qui par orgueil et crainte sans défi, ne purent jamais devenir amants.
Il criait sa peine, hurlait sa douleur, exaltait sa haine à se tordre le cœur, ses larmes se mourraient à ses pieds comme autant de rêves et d’espoirs empoisonnés.
Il fixait l’horizon cherchant sa détermination, espérant qu’il trouverait au loin, plus que des songes incertains, ses chimères de félicité et ses images adorées.
Devait-il croire qu’une légende ravivée l’emmènerait au panthéon des âmes sacrées ?
Il cherchait la reconnaissance quitte à ce que qu’on le pleure, jamais dans son enfance il n’avait crié ses heurts, mais aujourd’hui se disait-il, sa vie n’était qu’une île, entourée des larmes et du sang de tous ces combats qui l’avaient anéanti.
Existaient-ils vraiment ces deux cœurs souffrant jusqu’au désespoir ? Kaël mourant pour sa belle, Lialine s’offrant pour Kaël comme dans le chant du ménestrel, un requiem tant de fois entonné, en mémoire des enfants séparés, et qui pourrait être le sien, bien des années après.
La rive était la même que dans la chanson, brumes et mélancolie à l’unisson, fascinant son cœur, attisant son aura, apaisant ses peurs de son propre trépas.
L’amour, lui aussi avait voulu le vivre, il avait espéré naïf qu’un refus même brusque ne le prendrait pas à vif. Pourtant le sourire de sa dulcinée s’était meurtrit, et son cœur aussitôt déchiré avait dépérit.
Oui il la voulait, comme si elle était sa chair, comme si de ses poumons elle était devenue l’air, elle dans sa beauté angélique, avait su émerveiller son regard de piété. Rêveur devant ce rivage maudit, il criait son nom comme pour l’expulser de lui, mais la douleur était trop forte, voulant le ronger toute sa vie. Il n’avait pas la force d’aller au-delà, sentant son cœur s’arrêter sous ses pas, il s’arrêta puis tomba, regardant toujours devant lui, comme dans un dernier espoir abandonné, allait il mourir ici sans rien n’avoir accompli ?
Il baissa les yeux abattus, signe de reddition et de ses forces vaincues et vit le vide qu’était devenue sa vie. Dans sa course folle et effrénée il avait atteint le bord de la falaise, mais alors pris d’un malaise il ne pu continuer. Non son nom ne rejoindrait pas les flots, sa destinée ne serait pas racontée. Il avait rêvé faire une légende de son fardeau, comme son unique don à l’humanité.
Son seul péché d’orgueil avait été refusé, il n’était rien et devait le rester.
Ainsi les rêves auxquels on s’identifie jamais en nous ne se mystifient, s’il faut souffrir c’est que la vie l’a voulu et non un nouvel ornement pour un destin inconnu.
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Les yeux d’Elena s’étaient fermés depuis bien longtemps mais le sommeil se refusait à la bercer de sa tranquillité. Son cœur se rappelait ces moments où elle ne s’endormait plus seule, ces instants si doux où les bras de son aimé lui assurait le bonheur simple de la sécurité et la tendresse d’une aura bienveillante
Cela faisait une année en cet hiver que Bran avait quitté ce monde, la laissant dans la plus totale et acerbe solitude. Elle l’avait décidé d’elle-même, elle ne voulait plus voir personne et depuis ce temps, ses pensées n’allaient plus que vers lui. Elle avait peur de l’oublier, peur de ne plus se souvenir de cet homme qui avait été tout ce qui comptait dans sa vie, mais pourtant déjà, son visage semblait s’effacer de ses souvenirs où le manque atroce de sa présence se mêlait à la peur de ne plus jamais se sentir entière maintenant que sa moitié l’avait quittée.
Se retournant sous les draps, elle rouvrit les yeux pour les poser sur le chapelet qui pendait sur le chevet, de l’autre coté du lit. Bran était croyant, très croyant, bien que n’allant pas souvent visiter les églises, mais sa foi, comme son amour pour elle, était inébranlable et rien n’aurait pu le détourner de sa ferveur pour son dieu. Elle-même, malgré ses doutes quant à l’existence d’un ciel transcendant, n’avait jamais essayé de lui faire changer de perception.
Soulevant les draps d’un soupir, elle finit par se lever avant de rajuster sa longue chemise de nuit en soie blanche et d’écarter quelques mèches de sa longue chevelure brune qui masquait ses yeux. Elle se dirigea vers la cuisine à la recherche d’un verre d’eau, espérant qu’apaiser sa soif aurait un effet similaire sur la quiétude de son sommeil. Bien des choses l’attendaient au dehors. Sa famille s’inquiétait et réclamait sa présence depuis des mois maintenant, mais elle ne voulait pas affronter le monde tant qu’elle n’avait pas vaincu ses propres cauchemars.
A présent servie, elle s’engagea de nouveau dans le couloir pour rejoindre sa chambre, mais une lueur s’infiltrant sous la porte l’arrêta. Elle ne se souvenait pas avoir allumé avant de sortir. A cette pensée, l’étrange lumière disparut et elle se demanda si elle n’avait pas rêvé
Une fois entrée, Elena s’assit sur le lit, se rappelant que Bran n’était pas derrière elle, l’attendant à moitié éveillé. Elle alla poser machinalement le verre sur son chevet quand elle s’aperçu que le chapelet qui ornait celui de son compagnon était maintenant disposé sur le sien. Elle le prit dans ses mains puis leva les yeux devant elle où des roses étaient suspendus dans l’air. Elle se sentait paralysée par la peur ne comprenant pas ce qui se passait et son regard scrutait chaque coin de la pièce dans l’espoir de trouver une explication quelconque, quand soudain une forte lumière envahit la chambre. Au centre de ce qui semblait être le cœur de ce halo lumineux se trouvait une ombre, une forme humaine mais ornée d’ailes complètement déployées. Elle se sentait fascinée et attirée par cette majestueuse beauté. Elle s’approchait et la forme venait à elle, de plus en plus proche, jusqu’à ce qu’elle puisse sentir l’odeur qui en émanait, le parfum de Bran. Prise de stupeur, elle eu un geste de recul mais Bran lui pris tendrement le bras et la retint. Ce contact, celui de sa peau sur la sienne lui fit monter les larmes aux yeux. Un mélange de torpeur et de bonheur retrouvé, le souvenir de ce qu’était le quotidien de sa vie avant le drame. Elena se savait quoi faire, elle voulait fuir ce qui ne pouvait être possible, mais en même temps, elle ne pouvait résister à la si forte attraction et à l’émotion la submergeant, de retrouver, même si ce n’était qu’un rêve, celui dont sa vie avait tant besoin. Bran la rapprochait de lui et elle pu enfin voir son visage. De ses yeux émanait la tristesse la plus sombre et la plus profonde qu’elle n’avait jamais vu et son sourire était aussi fragile et fébrile que pouvait l’être la réalité de sa présence ici. Ses lèvre s’entrouvrir et il prononça son nom » Elena ! »
Entendre sa voix fut de nouveau un choc et les larmes se mirent à couler de plus en plus nombreuses. « Oh Bran » dit-elle dans un sanglot « Es tu réel ? » Il la prit totalement dans ses bras et ses ailes commencèrent à se refermer sur elle également ; puis, approchant ses lèvres il lui répondit « Ton cœur te le dirait si ce que tu avais devant toi n’était pas l’être qui t’a le plus aimé ici bas ». Ne cherchant plus à douter, Elena enfouit sa tête dans son épaule et livra toutes les larmes qu’en une année elle n’avait pas toujours su garder. Bran l’écarta légèrement puis alla chercher ses lèvres avec les siennes pour lui offrir un baiser semblable à ceux d’un temps qui paraissait ancien mais bien plus puissant que tous les autres réunis. C’était le baiser de la délivrance, celui qui les liait à nouveau, elle se laissa aller à prendre la pleine mesure de ce cadeau et s’adonna complètement à ce plaisir charnel qu’elle avait presque oublié. Ses larmes coulaient toujours et elle se sentait faillir mais les ailes de son amant la retinrent de nouveau. Elles étaient douces mais fermes, à l’image de Bran. Son bonheur était plus fort que l’extase. Elle ne savait pas si elle devait croire ce moment réel mais elle ne recula pas et offrit d’amour tout ce qu’elle avait accumulé pendant tous ces mois. Elle finit par écarter ses lèvres pour reprendre sa respiration et Bran l’allongea sur le lit alors que les roses menaient une danse folle autour d’eux et que les draps flottaient au vent brassant l’air embaumé jusque dans ses cheveux. Bran était nu et débarrassa Elena de sa chemise sans un geste. Ils s’étreignirent alors et s’unirent pendant longtemps, se donnant avec la plus infinie des tendresses, milles fleurs célébrant leur amour et la lumière s’intensifiant à chaque seconde. Parfois dans son émoi, elle voyait et entendait autour d’eux des anges chantant pour leur félicité, ils avaient les yeux tournés vers le ciel et leurs voix emplissaient son cœur d’une émotion pure et sincère qui s’accordait à la magie des caresses et des baisers de son amant retrouvé
Elle ne savait pas combien de temps leur union avait duré, elle ne savait même pas si tout cela s’était réellement passé, mais quand la lumière du jour apparut à sa fenêtre et qu’elle ouvrit les yeux, elle était de nouveau seule. Tout cela n’avait donc été qu’un rêve, mais pourtant les sensations étaient si réelles. Elle ne voulait croire que ces instants magiques n’avaient été que le fruit de son imagination et les larmes envahirent ses yeux. S’asseyant au bord du lit, elle vit sa chemise de nuit étendue sur le sol et ce n’est qu’à ce moment qu’elle s’aperçu qu’elle était nue. Se baissant pour la ramasser elle vit sur le chevet ce qui ôta le doute de ses pensées : une rose et une plume nouées par le chapelet de Bran. Elle prit le tout dans ses mains, les posa contre son sein et leva les yeux en priant pour le salut éternel de son amant immortel.
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Le requiem des amants
La nuit était glacée et la mer déchaînée, Lialine épouvantée fuyait le courroux du ciel qui semblait s’abattre sur elle. Depuis la mort de Kaël, seule la mer arrivait encore à conjurer le mauvais sort ; elle se souvenait parfois de l’endroit où son père avait retrouvé ce petit corps inanimé que tout le monde croyait éteint. Chacun pensait qu’elle ne survivrait jamais au triste destin de celui qu’elle aimait, mais le temps fit qu’elle revint lentement à la vie.
A qui devait-elle la fin de Kaël ? Sa douleur serait elle éternelle ? A présent le temps n’était plus aux questions, elle naviguait entre les mers sur le radeau de son père tout en espérant que les étoiles de l’océan seraient pour elle une réponse a toutes les questions, qui depuis tant de temps enflammaient ses passions.
Les vagues par dizaines recouvraient le bateau et la peur surgit sur elle comme le vent sur les flots. Elle se retourna mais le rivage n’était plus à portée de vue, elle comprit alors qu’elle devait faire face à son destin que le temps était venue pour elle d’affronter l’inconnu. Elle regarda devant elle et cria aux cieux qu’elle rejoindrait Kaël dans son rêve merveilleux. Ses habits étaient trempés, son corps était gelé. Alors elle décida d’ôter ses vêtements et les offrit à la mer, comme le premier symbole de son départ de la terre : pureté du combat face aux éléments et premiers pas vers la fin du tourment. Elle était nue sur le radeau, le sang glacé par le vent qui courait sur sa peau. Elle oublia un instant ses peurs, forte du souvenir de Kaël dans son cœur, se redressa vers le néant scrutant l’horizon menaçant. Elle tendit ses mains vers le ciel implorant la lune de la conduire près de Kaël, elle offrait à la mer, son corps et son âme tout entière. Elle n’avait plus de regret, plus de souvenirs, plus d’intérêt, seul l’amour de son père l’empêchait encore, de plonger pour quitter son corps.
Pourquoi faut il choisir entre vivre et puis mourir, peut on vraiment détruire tout espoir de sourire ? Parfois la vie se dérobe sous nos pas, parfois la solution est cachée, et quand on ne pense plus avoir de choix, c’est que le rêve est brisé.
Lialine avait de peu échappé au drame de sa destinée, quand elle avait arrêté son cœur au visage de la terreur. La perte de Kaël l’avait bouleversée, pour elle toute voie était condamnée. Elle ne s’imaginait pas vivre sans lui, pour elle à jamais son cœur était détruit. Elle avait pris sa décision, n’écoutant que ses passions, elle allait rejoindre Kaël par la mer et pour le ciel. Alors son cœur à nouveau serein, le courroux des flots semblait éteint : la lune se reflétait sur l’immensité de l’océan, prêt à accueillir le corps de cette enfant. Lialine se releva doucement, prête à s’offrir aux éléments, puis se mit à chanter, laissant ses larmes couler. Elle chantait sa destinée, la voix douce d’une âme damnée, elle chantait pour son père, pour Kaël et pour la mer, le dernier chant d’une jeune âme, pleurant sur sa vie comme sur un drame. Mais à nouveau elle était sereine car bientôt s’effaceraient ses peines.
Puis vint la fin de son requiem, le début de la bohème. Elle se sentait partir, malgré tout elle souriait : dans les flots elle allait périr, retrouver l’homme qu’elle aimait.
L’histoire ne nous dit pas si les âmes se sont retrouvées, malgré tout le trépas un cœur de plus a absorbé, la légende raconte pourtant qu’après la colère des éléments, le cœur des marins est troublé par un chant triste et émouvant que l’on a depuis nommé « Le Requiem des amants ».
Histoire d’eau 14 juin 2017
Il se promenait lentement le long du rivage, cherchant en vain ce que signifiait son âge. Il voulait savoir pourquoi enfant, il avait connu tant de tourment, et pourquoi aujourd’hui il ne pouvait accomplir sa vie. On lui disait qu’il suffisait dans ce monde qui l’épouvantait, d’avoir confiance en lui pour éclairer ses nuits. Il le savait et ne pensait pas manquer de courage, il exprimait parfois sa rage, mais jamais cela ne lui permettait de toucher celle qu’il aimait.
Il continua son chemin au bord de l’eau cherchant une solution dans les flots, mais les larmes arrivèrent sans prévenir, comme le souffle d’un délire dont l’origine restait un mystère, mais qui arrivait si souvent, qu’il ne fut pas surpris. Il arrêta de marcher. Il voulu se noyer. La tentation n’était pas rare, pour lui de sombrer au désespoir, mais il ne l’avait jamais fait, ne sachant pas s’il le devait. Mais cette fois, il n’y avait plus de choix : il se tint debout sur la rive, regarda un instant son reflet sur l’eau. Il se voyait déjà les yeux fermés, noyé dans cette eau glacée. Cette vision étrange, de son départ pour les anges, lui rappela le prénom de celle qu’il désirait tant : Lialine.
Pourquoi n’avait il jamais su lui dire à quel point il l’aimait ? Pourquoi avait il hésité ce fameux soir, à lui dévoilé son amour ? De toute façon, il était trop tard, tout retour serait dérisoire, elle ne l’aurait jamais aimé, n’éprouvant pour lui que de la pitié.
Il recula de quelques pas, certain de l’issu de son trépas. Il ne savait pas nager et les flots étaient déchaînés, le lac fourmillait de tourbillons et se voulait le reflet de ses passions : à la fois désordonné et sans issu, mais en même temps si beau dans la tranquillité éphémère. Il se jeta sans réfléchir, ne pensant plus qu’à mourir. Au moment où il allait atteindre le précipice, dans un dernier regard hors de l’abysse, il aperçut Lialine, elle était immobile et apeurée, la bouche ouverte, les yeux affolés. Mais pour lui, tout était fini, il flottait au bord du marais et la vie n’était plus en lui. Elle se précipita vers son corps dans l’espoir de faire fuir la mort, et malgré la force de sa volonté, elle ne put le ressusciter.
Elle le tira vers le rivage comme pour apaiser son naufrage et s’allongea sur lui dans les larmes de la nuit. Elle cria au ciel sa haine contre l’Éternel puis lui avoua tout bas qu’il était celui avec qui elle aurait voulu aimer la vie. Elle non-plus n’aura jamais su que leur amour était réel car l’émotion folle et meurtrière avait eu raison d’elle. Plus tard on découvrit, à la fin de la nuit, deux corps enlacés et inanimés, car privés d’avoir été aimés. On se souvint alors que l’amour doit durer toujours, qu’il doit être dévoilé sans quoi il peut tuer. Deux enfants peuvent s’aimer, deux amants peuvent se quitter, mais quand l’amour est caché, même la mort ne peut le retrouver.
Aucun commentaire sur Histoire d’eauL’enfant de la forêt 7 juin 2017
Dans la claire forêt où les arbres dansaient, sur le sol humide de mousses intrépides, dans l’air vivifiant de la pureté d’antan, l’enfant apparut. Les yeux grand ouverts absorbants ces trésors, il vit le monde en vert comme la pureté de l’or.
Il s’enfonça souriant dans le bois plus profond, comme un roi envoûtant cherchant sa solution, il courrait maintenant vers le but de sa destinée puis erra un instant par la nuit apeuré.
Il disparut
Il revint tard un soir comme venant de nul part puis se remit à chercher comme de sa vie la clé, dans les troublants feuillages d’une forêt sans âge, puis des voix réclamant son réveil l’enlevèrent à ces merveilles.
Bien au chaud dans son lit, il se rendormit.
On le revit alors chercher dans les cyprès, les sources d’un sort qui peut être le sauverait, il courrait librement comme jamais il ne l’avait fait, cherchant ce qu’un enfant ne devait espérer.
A nouveau la voix de sa mère le fit disparaître, ainsi que le jour naissant, survenu à sa fenêtre.
Quelques nuits passèrent puis l’enfant dans son sommeil troublé revint à la clairière sur son avenir veiller. Il courrait comme un fou sentant le temps le presser puis retrouva les loups dont il avait tant rêvé. Il s’approcha doucement de peur de les effrayer, son petit cœur battant d’une rencontre si préparée. Il fallut peu de temps pour qu’il soit encerclé et des loups le plus grand vint à lui pour parler. On ne su jamais ce qu’il lui disait car les arbres du haut de leurs cimes protégeaient jalousement cet échange si intime, mais l’enfant bouleversé se mit soudain à pleurer. Il voyait apparaître devant lui tant d’objets si familiers, de son fauteuil roulant à ses taies d’oreiller, les larmes de sa maman et ses rêves consumés, les mensonges rassurant sur l’obscure vérité et les boites de médicaments qui l’avaient décimé.
Une caresse rassurante vint à nouveau le réveiller.
Quand il revint, quelque chose dans l’air avait changé, comme si ses prières enfin s’étaient exaucées. Les loups l’attendaient cette fois pour le guider, et il les suivit lentement en cette nuit consacrée. Dans le silence latent, l’enfant sentait son avènement, comme un prince aurait été couronné, lui allait enfin être libéré. Il marchait solennellement dans les brumes de la nuit et ses jeunes yeux d’enfant s’ombraient de mélancolie.
Le groupe s’arrêta et les loups s’installèrent autour d’une stèle de bois, d’or et de pierre. L’enfant se mit à pleurer sans un bruit, comme pour apaiser sa dernière nuit. Il s’allongea sur la pierre formulant son ultime prière et les loups d’un hurlement le menèrent au firmament.
Dans sa lente traversée, il revit son passé, et la voix de sa mère sembla l’effleurer, même si cette fois il ne se réveillerait pas. Il sentit à travers les âges et le temps les larmes d’amour de tristesse et de soulagement tomber des yeux de celle qu’il aimait tant, mais elles ne pourraient le ramener à la vie car déjà loin il était parti.
Le bonheur n’est pas inhérent à la Terre et si ailleurs certains le trouvèrent, cette réalité est à méditer : les souffrances qui aujourd’hui nous font tort s’apaiseront toutes dans la mort.
Aucun commentaire sur L’enfant de la forêtLe Miroir 29 mai 2017
Par delà les montagnes et les rivières, par les obstacles usé mais fier, je m’approchais.
Tant d’épreuves avaient été subies, tant d’exploits avait été accomplis, pour arriver à la quête ultime, la fortune au plus haut des cimes.
Quelques lieues seulement me séparaient encore, de la récompense promise, le plus grand trésor. Traversant une dernière forêt, atteignant enfin le sommet, je ne vis d’abord rien.
Dressé sur le plus haut rocher, comme un défi à l’éternité, se tenait un miroir.
Sur un socle d’or et de pierre, entouré de bois et de lierre, la patine couleur d’ivoire.
Intrigué je vains l’observer, d’abord un peu déçu, toutes ces menaces décimées, était-ce là mon dû ?
Le tournant vers mon visage, comme pour observer mon naufrage, surpris et défait, ce n’était pas mon reflet.
A travers la poussière sur le vers poli, s’offrait à moi la plus belle chose, cette femme dans cette pièce close, plus grande merveille que je vis. C’était toi que j’observais au-delà des mers et des âges, c’était toi que j’attendais si loin sur un autre rivage.
Ainsi donc le reflet de mon âme, s’avérait être la plus jolie des dames. Et déjà cette rétribution, attisait en moi mille passions.
Tu te tenais devant un autre grand miroir, et ta longue robe blanche et noire, trainant au sol à tes pas, tu ne me voyais pas.
Je voulais de toutes mes forces t’appeler, te dire comme je voulais t’aimer, que j’étais venu pour toi, mais tu ne m’entendais pas. Tu étais subjuguée par cet autre reflet, celui de ton cœur qui te tourmentait. Puis je vis ces larmes sur ta joue, de rage elles me rendaient fou, je compris que mon âme sœur vivait de l’amour la douleur. Peu à peu le reflet s’estompa, jusqu’à n’y voir plus que moi, le visage d’un homme amoureux, de sa princesse perdue dans les cieux.
C’est ainsi que je compris, qu’à cette quête il n’y avait de récompense, qu’un aperçu du paradis, comme un rêve d’enfance, qu’il me fallait être plus brave encore, si je voulais t’atteindre, Ô toi mon plus grand trésor.
Alors levant mon épée au ciel, je le mis au défi de m’empêcher, d’à nouveau chercher ma belle, dussé-je y passer l’éternité.
Clairière
Égaré dans la forêt des légendes ancestrales, perdu dans le brouillard mortel à la froideur glaciale,
Je t’ai trouvée
Allongée dans cette clairière par les fées éclairée, tu regardais la lune en pleurant tes aimés. Celui de la stabilité, de l’unicité, qui devrait combler ta vie et celui de l’exaltation, de la douce déraison au goût de l’interdit.
Sans bruit je me suis approché, tu m’as vu puis m’a souri. Tous tes songes tu m’as contés et de toi je me suis épris.
J’ai tendu mon bras pour te relever et d’un seul tour je me suis écarté.
Mais tu ne me voyais déjà plus, contemplant à nouveau le ciel, de tes idéaux perdus.
Je me suis approché et t’ai pris doucement la main, comme pour te montrer qu’existent d’autres lendemains. Tu m’as regardé, de tes yeux doux et rieurs, dans lesquels pourtant subsistait la torpeur, et ton sourire merveilleux et si sincère, ne pouvait rien cacher de ces peurs qui lacèrent. Tu m’as montré les chemins de ta vie, te demandant lequel te sauverait de la nuit, et je voulais que tu vois qu’il y’avait d’autres routes, qu’ensemble toi et moi on les explorerait toutes.
Ton regard s’attendrit, m’autorisant à rêver, mais tu me dis aussi qu’il fallait renoncer.
Alors doucement je m’éloignai, pour ne pas te brusquer, mais autour de moi apparut cette soudaine vérité :
Et si ces bois, ne détenant pas la solution, nous pouvions vivre notre émoi, exaltant la passion ?
Regrets 29 mars 2017
Les chaînes qui me lient à toi sont difficiles à briser, je n’ai plus la force d’y résister, et mon cœur me rappelle chaque instant la couleur de mon tourment.
Sur le quai de ma vie je ne peux abandonner ce qui a été construis, mais je ne suis plus que le spectateur futile de mes peurs infantiles. Chaque instant, chaque moment, chaque seconde que je passe sans toi me rappelle les souffrances que je croyais étouffées dans l’enfance.
Mais à nouveau aujourd’hui, loin de toi mon aimée, je me sens petit, seul et abandonné.
Je comprends maintenant trop tard que je n’ai pas su t’aimer comme tu le méritais, que je t’ai laissée faner comme un joli bouquet et que ta liberté retrouvée, enfin tu as pu t’apaiser. J’ai cru naïvement que sans toi je serai libre, heureux et épanoui, mais c’est tout l’inverse qui s’est produit. Mon cœur pleure chaque jour de mes regrets, me rappelant ma faute, mon erreur de jugement, d’avoir pensé un jour qu’une chimère, valait mieux que de mon fils, la mère.
Et je t’aime, oh oui je t’aime. Peut-être pas comme tu m’as aimé moi, peut-être pas différemment de l’amour que je t’ai toujours porté, mais suffisamment fort pour me dire que c’est avec toi que j’ai envie de continuer ma vie. Alors tu n’es plus amoureuse, et tu recherches ailleurs sans vraiment le chercher, ce souffle qui il y’a tant d’années t’a conduite à m’aimer. Alors tu penses aujourd’hui qu’en revenant en arrière, notre vie à nouveau rappellerait l’enfer. Mais moi je crois en toi, je crois en nous, et j’ai ouvert les yeux sur ce que pouvait être réellement notre vie.
Tu me dis qu’il est trop tôt, que tu vis au jour le jour, mais moi je sais maintenant que je t’aimerai toujours.
Je t’ai fait souffrir, je t’ai trahie, je t’ai menti, j’ai faillis détruire ta vie, mais dans tout ça, c’est la mienne qui se consume aujourd’hui.
Je t’en supplie apprends moi, montre moi le chemin, celui qui me fera être enfin digne de toi. Ouvre-moi les yeux et le cœur sur ce que sont tes désirs, sur ce que je peux réaliser pour enfin te mériter. Ma fière guerrière aux yeux de cendre, mon ange flamboyant au cœur immense, la rançon que mes méfaits est ton absence, qui rend ma vie aujourd’hui vide de sens.
N’y t’il plus rien aujourd’hui qui brille en toi pour moi ? La flamme s’est-elle éteinte à tout jamais quand, irrévérencieux fou, je te rejetais ?
Aucun commentaire sur RegretsMademoiselle 28 mars 2017
Les mots se perdent parfois lorsque je vous vois, alors aujourd’hui je vous écris.
Il n’est d’instant où je ne pense à vous. Mes pensées ne sont pas de la nostalgie d’une époque révolue, mais celles de l’espoir et du rêve d’un amour assidu.
Souvent je ferme les yeux pour ressentir à nouveau, la délicatesse et la chaleur de votre peau, de vos lèvres le goût sucré, la luxure et la douceur, priant qu’à jamais perdurent, ces quelques minutes de bonheur.
Je souris en pensant à vous, à vos courbes et à votre âme, faisant de vous la plus désirable des dames. Et quand je regarde à l’horizon, scrutant le rythme de mes passions, en filigrane m’apparait votre visage, sa beauté en faisant un si joli présage.
Ô douce guerrière au regard gris de l’océan, votre combat est le mien. Ô jolie reine au cœur tari adolescent, l’amour est notre destin.
Chaque nuit, dans mes songes, mes pensées se joignent à vous, tel un nouveau rendez-vous, à l’heure de reconstruire en rêve les fondations d’un bonheur sans grève.
Car vous l’aurez compris au son de mon alchimie, que si je vous imagine dans mes bras, endormie, c’est qu’au-delà des montagnes et du ciel, plus pur que d’un ange le baptême, plus doux et sucré que la saveur du miel, à jamais, je vous aime.
Aucun commentaire sur MademoiselleDernière guerre 29 mai 2003
Le combat fut intense, mon cœur est épuisé.
Mille et une danses à jamais m’ont condamné.
Mais j’avais gagné
Les ombres de la mort meurtrissaient mon corps blessé, les anges avaient tort de m’ouvrir à ces vérités.
Victoire méritée.
Il me fallut nombre de jour pour combattre cet amour, et leurs lames acérées mutilaient mon cœur brûlé.
Tous mes rêves consumés.
Et à présent je suis seul, au milieu du champ de bataille, observant leurs linceuls, et l’origine de mes failles.
Le combat ne fait que commencer.
Levant mes yeux vers le ciel pour en extraire ses merveilles, je l’ai enfin vu :
Le cycle maléfique réapparut.
L’orage grondait sur la plaine dévastée, mais mes forces m’avaient toutes quitté. Il me faut à nouveau reprendre le combat contre ce mal qui ne s’éteint pas. Je suis fatigué, je ne pourrais me défendre. Je ne puis résister, ils n’auront pas à me prendre.
M’opposer serait folie.
Et je vois chaque nuit tant de cordes se tordre pour me prendre la vie, et je sens malfaisant, sur ma gorge le tranchant, prêt à faire couler le sang, ou encore ces poisons, que de mon plein gré, j’avalerai sans raison, pour enfin m’effondrer. Mais personne ne me prendra la vie, je me l’ôterai moi même, ce soir ou demain, quand une branche de chrysanthème, épousera ma main.
J’entame ma dernière guerre.
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